RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ & LUTTE CONTRE LE TRAFIC D'ÊTRES HUMAINS

Cette semaine, l’équipe de Sala Baï est allée interviewer Christophe Baillet, directeur général de l’association Camboréa. Il s’agit d’une jeune organisation locale cambodgienne, créée en 2015 à Siem Reap par une famille franco/khmère pour venir en aide aux plus démunis de leur propre communauté. L’association est spécialisée dans l’agroécologie, l’autosuffisance alimentaire et la préservation du riche patrimoine naturel cambodgien en plantes et légumes.

À partir de 2021, l’agriculture durable sera au programme de tous les élèves de Sala Baï. Pour ce faire, un potager bio de 850m2 est en cours d’aménagement. Les objectifs sont nombreux : lutte pour la protection de l’environnement et contre le réchauffement climatique, accès à une alimentation saine et diversifiée et recours aux circuits courts.

Souhaitant adopter cette démarche écoresponsable, Sala Baï coopère avec Camboréa afin de sensibiliser les étudiants à l’agriculture durable.

 

Bonjour Christophe. Quand avez-vous commencé à aménager le terrain limitrophe aux internats avec les élèves de Sala Baï ?

Les travaux ont réellement débuté à la mi-octobre, par clôturer le côté du terrain près de la route qui était jusque-là ouvert. Puis nous avons monté les infrastructures, nurserie pour les plantes, local à compost, rangements et autres lieux de stockage, tout cela en utilisant un maximum les matériaux naturels tels que le bois et le bambou. Les élèves quant à eux se sont occupés de nettoyer le terrain, ce qui ne fut pas une mince affaire. Ils nous ont aussi aidés à la construction. Ensemble, nous avons transformé en un peu plus d’un mois ce terrain vague en un terrain cultivable de 850m2, près pour les semis.

 

Une vingtaine d’élèves a participé au nettoyage du terrain.

 

Quel est le but de ce projet ? Quel genre de jardin / potager voulez-vous créer ?

Le principal est d’apporter un plus alimentaire à tous les élèves pour leurs repas du soir et du week-end, et ce avec des fruits et légumes de qualité, les plus sains et  nutritifs possible.

Ce jardin sera, comme vous l’avez compris, des plus naturels : de la construction aux les pratiques mises en place. Par exemple, nous y ferons nos propres graines, provenant de semences reproductibles que nous produisons déjà à Camborea. Nous travaillerons uniquement avec des fertilisants naturels et aucun produit chimique ne sera utilisé. Nous limiterons également l’utilisation du plastique, préférant les matériaux naturels et nous recyclerons au maximum avec par exemple, le compostage des déchets de cuisine de l’école et du restaurant d’application.

Pour cela, nous  introduirons les principes de permaculture qui nous permettront de produire naturellement, mais qui nous permettront aussi de former les jeunes à une agriculture différente, plus respectueuse du sol, de la nature en général et de l’humain.

 

Et comment les élèves s’investissent dans ce projet ?

Comme je l’ai dit précédemment, les élèves ont fourni un gros travail de nettoyage et de terrassement, qui j’avoue n’était pas des plus intéressants mais qui était essentiel. Aujourd’hui, nous sommes dans la phase d’élaboration du jardin où nous parlons déjà de design, mais aussi d’importance du sol, du compost et des graines.

Certains des élèves ont déjà des notions d’agriculture, comme beaucoup de Cambodgiens et nous les incitons à partager leur expérience et à travailler ensemble de sorte à ce qu’ils s’approprient ce lieu pour en faire leur jardin.

Une fois la conception terminée, ce qui se fera avant la fin du mois de décembre, nous pourrons vraiment commencer à travailler avec eux sur l’agroécologie.

 

Début décembre, les élèves ont commencé à planter les premières graines.

 

Comment sensibiliserez-vous les élèves à l’agroécologie durant ces ateliers ? Pourquoi est-ce important de sensibiliser ces jeunes à cette pratique ?

Les ateliers se feront par groupes d’une vingtaine d’élèves et porteront sur les techniques, les pratiques agroécologiques bien sûr, mais aussi sur l’importance pour le jardin (et pour la vie) de la biodiversité et du respect de la nature en général. J’ai une multitude de vidéos sur ce sujet, en khmer mais aussi en anglais et en français, avec lesquelles nous travaillerons pour lancer les formations.

Ces jeunes sont l’avenir du Cambodge, pays où la consommation de pesticides est en très forte augmentation d’année en année. Le pays souffre aussi de la prolifération du plastique, de la déforestation massive, du recul sensible de la biodiversité et de la disparition d’espèces animales.

Ces jeunes travaillant dans le tourisme et certains d’entre eux directement dans les métiers de bouche, ils peuvent être des acteurs de changement d’où l’importance de ce projet qui sera un véritable plus dans leur formation et, j’en suis persuadé, pour leur vie future. Cette sensibilisation à l’agroagricuture est une très belle opportunité pour les élèves de Sala Baï.

L’école fermée à la suite d’une décision du gouvernement cambodgien, les élèves participent à tour de rôle, en petits groupes, au développement du potager participatif.

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